5ème Régiment de Hussards – 1807



(Broche des épouses des cadres du 5ème régiment de hussards)


Créé à Haguenau, en 1783, par le duc de Chartres, nouveau Colonel Général, le 5ème régiment de hussards est formé avec une compagnie de chacun des quatre autres régiments existants : Bercheny, Chamborant, Esterhazy et Conflans.
Bien que le plus jeune de l’arme, il prend le N° 1, faisant reculer tous les autres d’un cran.

En 1791, l’ex ci-devant Colonel Général passe 5ème de hussards.

Le 4ème ayant émigré, donc rayé des contrôles, le 5èmeprend alors le N° 4 vacant et le 6ème, ex
LAUZUN devient le nouveau 5ème, par décret du 4 juin 1793.
L’uniforme du  régiment  restera  désormais  celui  de  Lauzun :  pelisse  blanche  bordée  de mouton noir, dolman et culotte bleu céleste foncé, boutons et tresses dorés.
Durant  la  campagne  de  1795,  le  5ème appuyé  par  le  3ème bataillon  de  chasseurs  belges, impressionne la flotte hollandaise immobilisée dans les glaces au Texel, le 20 janvier, au point qu’elle amène le pavillon et que 12 navires tombent aux mains du régiment.

Sur le Rhin, à Giessen, en 1796, le lieutenant Bertholet avec 24 hommes, ramène 450 prisonniers autrichiens. A l’armée de Sambre et Meuse, en 1797, à Neuwied, le même lieutenant à la tête de 25 hussards s’empare d’une pièce d’artillerie et capture un bataillon d’infanterie hongroise.

Au début de 1800, le 5ème est  affecté à la division de cavalerie du général Richepanse, de la cavalerie de réserve, aux ordres de Moreau.

Nommé  à  la  tête  du  régiment  depuis  septembre  1799,  le colonel  François-Xavier  de
Schwartz va enlever son unité dans une série de faits d’armes légendaires.

Dans la vallée de la Wiessen, le 5ème balaie l’ennemi, fait 3000 prisonniers et s’empare de 4 pièces d’artillerie.

A Kirchberg, le capitaine Crabbe capture le général  comte de Sporck, commandant une division autrichienne.

A Kohenlinden, le 5 exécute plusieurs charges successives.

Avec l’établissement de la Légion d’Honneur, les faits d’armes individuels ne sont  plus récompensés que par cette distinction au lieu  des armes  d’honneur remis précédemment pendant  les  guerres  de  la  révolution.  La  liste  des  armes  distribuées  à  des  membres  du
5ème régiment de hussards pendant cette période montre bien la valeur du régiment :



•     BION Nicolas, hussard, une carabine d'honneur pour avoir capturé le général Feld Marschalleutnant comte von Sporck et son aide de camp le 5 juin 1800 - membre de la légion d'honneur de droit
•     CRABBE Jean-louis,  capitaine,  un  sabre  d'honneur  pour  la  même  action  que  le hussard BION - membre de la légion d'honneur de droit
•     EPINGER Nicolas, sous-lieutenant, un sabre d'honneur, pour avoir capturé 6 officiers de Uhlans, le 19 décembre
•     1800. membre de la légion d'honneur de droit, officier de la légion d'honneur dès le
14 juin 1804.
•     JOJOT Jean Baptiste, hussards, un mousqueton d'honneur, pour action d'éclat le 4 juin 1797 - membre de la légion d'honneur de droit
•     LEVENBRUCK (ou LOEVENBRUCK) Jean Pierre, un mousqueton d'honneur, pour avoir capturé le prince Maurice de Liechtenstein, colonel du 2e  régiment de Uhlans, le
19 décembre 1800 - membre de la légion d'honneur de droit
•     PERRAULT Jacques, hussards, un mousqueton d'honneur, pour avoir capturé avec 2 camarades 100 prisonniers autrichiens, le 5 mai 1800 - il est aussi cité pour   avoir   capturé   une   pièce   d'artillerie   et   un   drapeau   à   la   bataille d'Hohenlinden - membre de la légion d'honneur de droit
•     SEGUIN Jean, hussard, un mousqueton d'honneur, pour deux actions d'éclat - membre de la légion d'honneur de droit
•     WAGNER, Antoine, brigadier, une carabine d'honneur, pour avoir capturé une pièce de canon, le 19 décembre 1800 - membre de la légion d'honneur de droit.

A Austerlitz, le 2 décembre 1805, de Schwartz enlève dix fois son régiment dans dix charges successives.

Pendant la campagne de 1806, le 5ème hussards fait partie , avec le 7ème, de l’une des deux brigades de cavalerie légère éclairant la masse de la réserve du prince Murat.
A la tête de cette brigade, le général C. LASALLE sera toujours en avant-garde pendant deux ans.

Le 26 octobre 1806, à la poursuite du corps de Hohenloe, Lasalle doit rencontrer l’élite de la cavalerie prussienne qui protège ce corps. 3000 sabres des hussards noirs, les ‘’ bouchers de la reine’’( la reine Louise de Prusse), des dragons de la reine, des gendarmes de la garde royale, dont les officiers, par provocation, avaient aiguisé leurs sabres sur les marches de l’ambassade de France à Berlin, sont massés pour attendre les français.

Avec 400 hussards du 5 et du 7, Lasalle va culbuter, dans une charge homérique la cavalerie de la reine Louise.
Le surlendemain, le 5 en tête de la brigade, permet la prise de 22000 prisonniers prussiens, 45 drapeaux, et  60 canons. Les 5 et 7 , à eux seuls,  font 4000 prisonniers qui défilent ‘’ en pleurant’’ devant les deux régiments.
Toujours en 1806, les deux régiments, réduits aux 2/3 de leurs effectifs, prennent d’assaut, après une farce jouée toute une nuit, la riche ville de Stettin, de 25000 habitants défendue par 10000 soldats et 160 canons.  A la suite de ce fait d’armes, l’Empereur écrira au grand Duc de Berg (Murat) : ‘’ Si vos hussards prennent les places fortes, je n’ai plus qu’à licencier mon corps du génie et faire fondre ma grosse artillerie.


L’Armée baptisa alors la brigade Lasalle : l’infernale.


A Eylau, le 8 février 1807, le 5ème effectue charge sur charge et son effectif tombe à 300 cavaliers.

Le 10 juin, à Heilsberg, il sauve 15 escadrons français opposés à plus de 60 russes.
 
Avec la promotion de Lasalle au grade de général de division, la brigade est commandée par le général La Tour- Maubourg, puis le général Pajol.
Le 5 participe aux batailles d’Eckmühl et Ratisbonne, il entre le premier à Vienne et participe à la bataille de Wagram ( mort de Lasalle, tué d’une balle en plein front).
Le 4ème escadron, détaché en Espagne, culbute à lui seul les anglais à Fuentes de Onoro en mai 1811.

Le 5 participe à la campagne de Russie. Le 7 septembre 1812, aux ordres du colonel Menziau, il est à la bataille de la Moskowa ( 2ème nom inscrit sur son étendard , après Iena ).

En 1813, il charge à Bautzen, et à six reprises à Leipzig.
Il termine la campagne de France en 1814 à Arcis sur Aube, le 20 mars. Baptisé ’’ hussards d’Angoulème’’ sous la restauration, il se rallie à Napoléon aux cent jours , et est affecté au 1er corps de cavalerie, 4ème division, brigade Ameil. Il est engagé le 16 juin à Ligny et le 18 à Waterloo.

Après la bataille, il protège la retraite de l’Armée jusqu’à la Loire et, dissout, il est reconstitué le 30 août 1815 sous le nom de ‘’ hussards du bas Rhin’’.


Drapeaux , généraux et colonels ennemis capturés par le 5e Hussards

•     capture du chef de corps du 1er  régiment de hussards autrichiens, le colonel von
Blascovich, le 8 novembre 1793 à Le Cateau-Cambrésis.
•     capture du drapeau d'un bataillon d'infanterie hongroise, le 18 avril 1797, au combat de Neuwied.
•     capture du général Feld Marschalleutnant comte von Sporck, le 5 juin 1800
•   capture, avec l'aide d'un officier du 20e  Chasseurs, d'un étendard du régiment de Cuirassiers no  7 Lothringen au combat de Schwanstadt, le 18 décembre 1800
•     capture du chef de corps du régiment des hussards Meszaros, le colonel Andréas von Schneller, au combat de Schwanstadt, le 18 décembre 1800.
•     capture du général Meczery et du colonel Maurice, prince de Liechtenstein, le 19 décembre 1800, au combat de Lambach.
•     capture du général-major Meller-Zakomeslki, commandant les Uhlans du Grand Duc Constantin, à la bataille d'Austerlitz, le 2 décembre 1805
•     capture, avec l'aide du 7e  Hussards, d'un étendard et du colonel du 5e  régiment de Dragons de la Reine (prussien), au combat de Zehdenick, le 26 octobre 1806
•     capture d'un étendard du 5e  régiment de Cuirassiers prussiens (de Bailliodz), au combat de Stekenitz, le 6 novembre 1806
•     capture d'un étendard du 14e  Dragons (Wobeser), par le sous-lieutenant
Roeckel, le 7 novembre 1806, à Lubeck
•     capture du général baron de Wintzingerode aux environs de Moscou, le 22 septembre 1812 par le lieutenant Jean-Baptiste Drouard.


Devise :

•     Le régiment a pour devise, celle de la famille de Gontaut-Biron "Perit sed in armis" (il meurt les armes à la main)
 

La figurine

 
Le hussard du 6ème régiment de Métal Modèles est le départ de ce petit travail. J’ai choisi de le peindre aux couleurs du 5èmerégiment de hussards pour plusieurs raisons toutes plus personnelles les unes que les autres.

Quittant mon 32ème régiment d’artillerie , le 5ème hussards prit nos cantonnements à Stetten Am Kalten Markt en Souabe. Les souvenirs que je garde de la période de cohabitation de nos deux demi- unités sont encore emprunts d’une rivalité bien particulière entre l’arme savante et ‘’ l’arme noble’’ (même à cette époque).
J’avais, depuis longtemps dans la tête, l’idée de réaliser un regroupement  de cette BRIGADE INFERNALE qui a tellement fait parler d’elle.

Mais surtout, et plus sérieusement, la peinture en blanc, et à l’huile est difficile à souhait   ( c’est peut être pour cela qu’en concours j’ai toujours vu tous les autres régiments ) , et je désirais m’y mesurer.

Premier intérêt de cette figurine : la sculpture est parfaite et l’ébarbage-ponçage sont des formalités très légères. Ensuite, il y a beaucoup plus de pièces à assembler que dans les autres MM, et le choix de la chronologie en fonction de la peinture future est intéressant ( oh plaisirs du montage à froid).
La peinture en route, pas trop de pièges. Je me faisait un peu de soucis pour les brandebourgs du dolman et de la pelisse. En fait, en peignant une première fournée en ton d’ombres, on repasse assez facilement à la couleur voulue, puis le tout bien sec, on noie les petites imperfections dans un jus léger fumée ( PA). Il ne reste plus qu’à appliquer sur l’arête de chaque brandebourg un trait fin d’éclaircie. ( une fois le tout terminé, on ne voit peut être pas tout le travail, mais si on ne l’a pas fait, çà se remarque ) Evidemment, il vaut mieux éviter de trembler, mais les 4 couches permettent de remédier à tout çà.
 
J’ai peint presque toute la fig à l’acrylique mais je me suis réservé le blanc de la pelisse à l’huile. Eh bien, on ne m’avait pas menti. La sous couche fine et homogène, pas de problème. La première couche de blanc assombri léger de terre d’ombre brûlée et d’une pointe de noir, çà marche et prépare bien aux ombrages plus prononcés. L’huile permettant facilement les fondus, je m’en suis donné à cœur joie. Mais c’est 2 ou 3 jours après que j’ai été déçu, quand le blanc a commencé à devenir mat. Il me bouffait toutes mes ombres et j’allais me retrouver avec un pot de yaourt à brandebourgs jaunes. Heureusement  il parait que c’est normal, qu’ il suffit d’attendre un peu et de reprendre les ombrages. Alors……..

Bon, en tout cas, c’est une bien belle pièce que je recommande à tous. Mais vous pouvez la peindre aux couleurs d’un autre régiment, parce que le 5 a  plus souvent porté les galons de culotte en pointes qu’en nœud hongrois, et comble de l’ironie, il était un des rares dans ce cas.

Philippe Barreaud