Sepecat Jaguar A  Kitty Hawk 1/48

 

Le jaguar est un avion qui m’a toujours plu, et j’ai été enthousiasmé quand Kitty Hawk a sorti sa version du jaguar A. Je me suis donc empressé de l’acquérir. J’avais déjà la maquette de Heller qui est en fait une maquette d’origine Airfix et que je possède encore. Ayant lu certaines critiques sur Wing Masters et sur Internet, mon enthousiasme s’est transformé en déception et c’est peu dire. En ouvrant la boite, je me suis aperçu que l’un des demi-fuselages était vrillé sans doute démoulé trop vite, la verrière est fausse, la notice comporte de nombreuses erreurs avec des numéros de pièces inversés, le train d’atterrissage principal a l’air compliqué. Toutes les charges (réservoirs, matériel électronique et armement), le croupion arrière est également faux et si vous comptez réaliser un appareil ayant participé aux opérations dans le Golfe, il vous faudra vous procurer les lances leurres. Du coup le kit Heller-Airfix, bien que moins détaillé est plus juste de formes. Ayant une deuxième boite du kit Heller, j’ai décidé de le monter en parallèle et de récupérer les pièces de mon premier montage pour les greffer sur le Kitty Hawk.

 

Pour en revenir à l’avion en lui-même, je vais éviter d’énumérer sa trop longue carrière et vous conseiller de lire l’ouvrage d’Alain Vezin Jaguar le félin en action, qui est en même temps un bon support de documentation.

 

 

Je n’ai pu m’empêcher d’acheter un kit résine pour le cockpit en l’occurrence le numéro 4588 de Aires, bien évidemment c’est par là que le montage commence.

 

L’intérieur est peint en noir (Humbrol 33), les détails sont brossés à sec avec du gris clair et les harnais sont repeints aux couleurs adéquats en se référant à la doc.

 

L’insertion du cockpit dans le demi-fuselage avant a été très simple. Le nez a été scellé avec des billes d’acier collé à la Patafix. Seule ombre au tableau, il est recommandé d’installer le train avant. Comme beaucoup de maquettistes j’ai l’habitude de les monter à la fin ce qui va me gêner pour les prochaines étapes. La baie avionique du nez sera fermée pour éviter de casser la belle ligne du jaguar qui m’évitera du travail supplémentaire.

 

 

L’assemblage du fuselage principal a été difficile. Bien que j’aie tenté de le dévriller à l’eau chaude, la déformation est restée ce qui m’a conduit à le coller en force. Un décalage s’est formé entre les puits de train que j’ai dû réduire en collant une plaque de carte plastique découpée à la bonne forme. J’ai rajouté quelques détails comme les vide-vite et l’emplacement du feu de signalisation. Le croupion a été affiné mais je ne suis pas parvenu à le faire ressembler à la pièce originale.

 

 

 

Les renforts d’ailes proposés en photo-découpe sur ce kit sont également faux et de ce fait j’ai utilisé ceux de la vieille maquette Heller plus réalistes. La mise en croix s’est bien passé mains néanmoins j’ai bouché les trous de positionnement des pylônes d’origine (faux aussi), pour en refaire adapté à ceux du kit Heller. J’y ai positionné également les lances leurre sous les emplantures des ailes, alors que Kitty Hawk fournissait les lances leurres à placer sous les réacteurs dont (seulement valable pour les Jaguars britanniques), du coup ces trous de positionnement ont été bouchés.

 

Après un rebouchage général de tous les défauts, j’ai poncé ma maquette du mieux que je pouvais. Je l’ai passé à la paille de fer Vu la quantité de mastic utilisé une bonne couche d’apprêt devra être nécessaire, après un copieux nettoyage au liquide vaisselle et à l’eau en vue des opérations de peinture.

 

 

 

 

En ce qui concerne les trains d’atterrissage principaux ont été une vraie galère à monter, la notice n’étant pas vraiment claire il faut rajouter à cela que la numérotation des pièces sur les grappes est tout aussi chaotique.

 

Une fois les trains montés je me suis aperçu que leur insertion dans le fuselage est très difficile voire pas pratique du tout, j’ai préféré modifier tout cela en y insérant une tige de métal et en perçant l’endroit où ils se fixent.

 

 

Pour la peinture, j’ai commencé par l’intrados en choisissant de la peinture Humbrol 191 (argent). Les peintures acryliques que j’avais en ma possession ne m’ont pas convaincus, cependant un problème va se poser pour les prochaines opérations de vieillissement. Il faudra que j’utilise un lavis (et non un jus pour ne pas froisser Emilien El Diablo des chroniques du blindage) à base d’eau pour éviter d’endommager la peinture. Un pré ombrage sur l’extrados a été réalisé qui finalement ne me servira à rien. En ce qui concerne le camouflage de l’appareil il vous faudra beaucoup de recherches de documentation du fait que les Jaguar de l’armée de l’Air engagés dans l’opération Daguet avaient quatre type de camouflage lorsqu’ils sont arrivés sur la base d’Al Ahsa :

 

-Camouflage « chocolat vanille » typique des appareils engagés en Afrique (Tchad et Centrafrique)

 

-Camouflage « Red Flag » (4 tons de teintes désertiques)

 

-Camouflage Daguet type 1 (Chamois et Tan)

 

-Camouflage Daguet type 2 (Crème Vanille)

 

Pour ma part je réalise le Jaguar A-94 immatriculé 11-ES de l’EC 1/11 Roussillon arborant un camo Daguet type 2. Les teintes que j’ai utilisées pour réaliser le camouflage sont du sable clair H313 et du brun clair H310 coupé avec du H11 (blanc mat) provenant de la gamme Mr Hobby.

 

 

 

Lors de la peinture de l’extrados une seule méthode a été utilisée pour les deux teintes, à savoir le post ombrage qui consiste à foncer les lignes de structure en ajoutant quelques gouttes de noir à la teinte de base et en éclaircissant les panneaux, cette fois ci en y ajoutant du blanc, le tout à l’aide d’un aérographe avec une buse et une aiguille en 0,15.

 

 

 

Pour les décalcomanies mon choix s’est porté sur la planche Berna Decals 4896 « Sepecat Jaguar A partie 2 ». Attention si vous voulez réaliser le Jaguar A-157 présent sur cette planche lors de son déploiement dans le Golfe il faudra le réimmatriculer « 11-YK », en effet le Jaguar n°157 ne portait l’immatriculation « 11-ES » qu’à son retour en métropole.

 

 

 

La pose des décalcomanies s’est déroulée sans problèmes, tant la qualité proposée par Berna facilite la pose. Bien sûr, mon Jaguar a reçu auparavant deux couches de vernis brillant Vallejo et une troisième pour emprisonner les décals. Après quelques jours de séchage, j’ai procédé aux étapes du lavis. Comme mentionné plus haut j’ai utilisé du Flory Model couleur noir, quant à l’extrados j’ai utilisé un mélange d’huiles terre de Sienne avec une pointe de noir, diluée avec de la White Spirit du commerce et non celle proposée par les magasins d’arts que je trouve trop agressive, qui m’a donné de mauvaises surprises sur un précédant montage.

 

 

 

Une fois ces opérations terminées, un voile de vernis mat Vallejo est projeté sur l’ensemble de la maquette. Un Weathering à l’aide des crayons AK interactive est réalisé notamment sur le bidon et sur l’intrados de l’appareil particulièrement sale sur le vrai. Une nouvelle couche de vernis mat est projetée pour protéger le tout.

 

 

 

 

Pour la fin du montage de mon Jaguar de la défunte marque Kitty Hawk.

 

On commence enfin par la pose des derniers éléments de la maquette (trains d’atterrissage, charges composées, d’un bidon ventral provenant du kit Heller, de quatre bombes BGL 66 Belouga en résine de chez Arsenal, d’un pod Barrax, lui aussi pioché dans la boite Heller et d’un missile Magic 2, le tout fixé sur les pylônes du Jaguar Heller).

 

La verrière que je voulais à l’origine fermée, s’ajuste mal ce qui m’oblige à la laisser ouverte.

 

ENFIN FINI ! Ou presque  

 

Le voici mis en valeur sur un socle représentant un tarmac réalisé avec les produits AK interactive, avec deux figurines de la marque Reedoak et une échelle en photodécoupe qui me servira de gabarit pour la refaire en fil de cuivre brasé.

 

 

 

En conclusion, cette maquette du Jaguar Kitty Hawk est une vraie horreur à monter. Je la déconseille fortement aux débutants et même aux plus expérimentés à moins d’être sado-maso.

 

Kitty Hawk n’a pas du tout rendu hommage à ce magnifique appareil. Il est dommage que Hobby Boss ou Hasegawa n’aient pas sortis leur version pantographiée au 1/48. Même le kit Heller bien que moins détaillé s’ajuste mieux.

 


Texte et mise en page: Stéphane Vitali

Anthony Vitali

Photos: Stéphane Vitali