Dans le cadre d'une commémoration organisée par Alain Fine président de l'AHVAE, celui ci nous a lancé le défi de réaliser une maquette du Bell P-39Q Airacobra qui s'est écrasé dans les environs de Lucéram (06) dans le cadre des opérations pour la prise du massif de l'Authion contre la Wehrmacht, mi avril 1945.
J'avais depuis longtemps dans mon stock une maquette de P-39 de la marque Eduard, cependant ce n'était pas la bonne version et ne comportait pas la décoration adéquate. Je me suis efforcé pour ce projet de trouver un boitage de la bonne version toujours chez Eduard au 1/48.
La boite est composée de trois grappes plastiques vertes et d'une grappe transparente, ainsi que d'une planche de photodécoupe et d'un lest en plomb pour le nez.
Pour optimiser la peinture et l'usage de documentation, j'ai monté les deux P-39 en ma possession en même temps. Le montage du cockpit m'a un peu déçu car il n'est pas assez détaillé voire très basique. En comparaison le P-39 de Monogram à la même échelle datant des années 70 fait largement mieux, tout comme la maquette récente d'Arma Hobby.
Je n'ai eu aucune difficulté pour assembler les différents éléments du cockpit. Ce dernier est peint en Bronze Green (AKRC 264), les détails sont repiqués avec des couleurs acryliques. L'assemblage des deux demi fuselages est légèrement problématique du à une surépaisseur du tableau de bord. L'un des points forts de ce kit est la fourniture du lest qui épouse parfaitement l'avant de l'avion.
Une fois assemblée, la cellule reçoit une fine couche de mastic afin d'effacer le joint de collage et les différentes imperfections. La mise en croix donne elle aussi quelques difficultés d'ajustage. Il faut donc user de la lime et du mastic pour en venir à bout. Une bande de scotch est utilisée pour renforcer le collage et donner le bon dièdre aux ailes.
Le montage se poursuit sans aucune autre difficulté pour parvenir enfin aux opérations de mise en peinture. Un petit mot à propos du canon de 37 situé dans la casserole d'hélice. Celui fourni par Eduard n'est qu'un vulgaire cylindre de plastique que j'ai remplacé par un morceau de cosse de câblage pour câble électrique souple.
Ces dernières commencent par le passage de l'apprêt AK microfiller gris. Après séchage, l'intrados (le dessous de l'appareil) est peint en Neutral Grey (Tamiya XF 53), teinte qui est foncée et éclaircie dans le cadre du post ombrage.
Quant à l'extrados, il est peint en Olive Drab (Tamiya XF 62) avant de subir aussi un post ombrage. Ce camouflage propre aux P-39 en service dans l'armée de l'air française est l'un des plus facile à réaliser.
L'hélice quadripale a été peinte à part. la casserole est peinte en bleu tandis que les pales sont peintes en noir et leur extrémité en jaune.
Une fois les opérations de peinture achevées, la maquette reçoit deux couches de vernis brillant VMS, afin de poser les décals et protéger la peinture pour les opérations de lavis.
Le P-39 réalisé est un appareil de la SPA 124 du GC 2/6 Travail basé à l'aéroport de Nice début 1945, fournissant ainsi un appui direct aux troupes françaises de la 1e DFL (Division Française Libre) qui se battait dans l'arrière pays Niçois. La déco spécifique de cet avion n'existant pas, j'ai du me résigner à peindre les insignes de la SPA 124 (tête de Jeanne d'Arc) ainsi que le numéro d'identification (le "2 bleu"). Quant au numéro de série présent sur la dérive de l'appareil, c'est un assemblage de plusieurs chiffres prélevés sur deux planches différentes.
Les décals posés, la maquette reçoit une nouvelle couche de vernis brillant VMS. S'ensuit après un long séchage, le passage d'un lavis de couleur brun foncé dans les lignes de structure qui après une période d'une dizaine de minutes est essuyé à l'aide d'un chiffon légèrement imbibé de White Spirit.
Je ressors l'aérographe pour le passage d'une couche de vernis Mat toujours de la marque VMS et pour simuler les traces d'échappement en faisant des voiles très dilués de brun de gris et de noir.
Enfin toutes les pièces annexes (train d'atterrissage, hélice, antenne, armement) sont collés à la cyano. Pour sécuriser son collage la bombe est percée pour y insérer un fil de fer.
En conclusion, cette maquette sortie originellement en l'an 2000 souffre d'un manque de détaillage et de quelques problèmes d'ajustage. Sinon, elle se monte sans problèmes mais fait pâles figure devant ses concurrentes de chez Monogram malgré sa gravure en relief, Arma Hobby ou Hasegawa.
Si vous souhaitez réaliser un P-39, je vous conseille de vous tourner vers le modèle d'Arma Hobby ou de Hasegawa, le kit Monogram étant devenu rare à trouver.
Texte : Stéphane et Anthony Vitali
Photos : Stéphane Vitali