MARIE-LOUISE

 

Après la désastreuse retraite de Russie, Napoléon laisse le commandement à Murat, qui le laisse à son tour au vice-roi d'Italie Eugène de Beauharnais, et rejoint précipitamment la France pour réunir une nouvelle armée. En effet, sa situation est délicate : les Russes, encouragés par les Prussiens, traversent le Niémen pour combattre Napoléon en Europe centrale. Wellington à la tête d'une armée puissante bat les maréchaux de Napoléon en Espagne et se rapproche de jour en jour du sud de la France ; l'Allemagne est au bord de la révolte, certainement incitée par des agents prussiens et russes et enfin la Prusse se prépare à la guerre contre Napoléon.

Pour parer la menace, il réunit en Saxe une armée de 400 000 soldats, composée majoritairement de jeunes conscrits inexpérimentés, les Marie-Louise. Cette armée rejoint les débris de la Grande Armée au début de l'année 1813. De leur côté, les coalisés se préparent, eux aussi, au combat, les armées russes passent le Niémen au début de l'année 1813, la Prusse déclare alors la mobilisation générale et réunit ainsi 270 000 soldats.

 


Dans les dépôts, les instructeurs — pour la plupart des vétérans dont certains même sont amputés d'un bras — font de leur mieux pour dégrossir les conscrits de 1815, les Marie-Louise, ainsi baptisés parce que le décret qui les a convoqués était signé par Impératrice-régente. C'est, cependant, chez eux que l'on relèvera le meilleur état d'esprit de toute l'armée ; Napoléon dira d'eux : L'honneur leur sortait par tous les pores ! La plupart ne sont pas habillés, faute d'uniformes : il manque deux cent mille fusils, autant de paires de chaussures et d'équipements, car tout le matériel disponible avait été expédié les mois précédents par l'administration de l'armée dans les places d'Allemagne.

 

D'après: https://royal-dragons.forumsrpg.com/t1590-les-uniformes-des-regiments-prestigieux-de-l-empire

 

 

LA FIGURINE

 

 

Figurine de la marque RIGA, tout résine, qui pourra parfaitement cadrée avec mon diorama, à condition d'apporter quelques petites modifications ou transformation.

En l'état, le personnage serait hors sujet, par rapport à la création de ces régiments. Pour y parer, il suffit d'apporter une nouvelle tête, coiffée d'un shako approprié à l'infanterie de ligne, en 1812.

 

 

Représentation d'un shako du 21e rgt de ligne, qui correspond à ma sélection, trouvée dans ma boite à rabiot.

Tout concorde, la plaque de shako, la cocarde, avec l'indication des couleurs.Il me restera à déterminer la couleur du pompon, suivant l'affectation.


 

En 1812,l le 21ᵉ régiment d'infanterie se trouva de nouveau avec Davout au sein de l'élite du 1er Corps (qui était pour l'essentiel l'ancien 3ᵉ Corps). Le régiment comprenait alors 6 bataillons : les 4 bataillons de vétérans, le bataillon du dépôt et un nouveau 6ᵉ bataillon mené par des Saint-Cyriens et des volontaires de la Garde. Le régiment se battit à Smolensk, Valoutina Gora et à Borodino. Il dut alors subir la dure retraite de Russie. De sa force initiale de 4200 hommes, il ne restait plus que 92 soldats le 1er février 1813. Le régiment fut reformé et combattit de 1813 à 1814, notamment à la Bataille de Dresde. Il fut laissé en arrière à Dresde, mais se battit à Hellendorf où le lieutenant Doignon, de la compagnie de grenadiers, fit 70 prisonniers russes. En 1814, le régiment affronta l'Armée britannique pour la première fois à Bergen Op Zoom dans les Pays-Bas (où une enseigne des Foot Guards fut prise).

 

Je continue sur cette figurine avec quelques petits plus.....comme un coup de vent (pour se rapprocher des figurines déjà montées et peintes.)

Une petite feuille de métal servira à représenter une écharpe au vent.Une des chevilles sera protéger par des bandes de tissus......à la suite d'un incident de perçage......

 

Rien de bien compliquer......


 

Le maximum d'éléments sera collé et mis en place, avant la sempiternelle couche d'apprêt.

 


 

Simple homme du rang, il ne portera pas de sabre briquet, mais simplement une baïonnette suspendue à la banderole porte-giberne.Le collage de cette baïonnette sera envisagé, une fois la figurine peinte.

 

Il suffit, maintenant, de passer à la peinture, sous couche colorée à l'acrylique et finition à l'huile.

 

Début de la peinture avec le shako du 21ÈME RÉGIMENT DE FUSILIER D'INFANTERIE DE LIGNE, MODÈLE 1812

 


Le corps du schako se compose d’un feutre de 20 cm de hauteur. Il est couvert par une calotte en cuir de vache cirée, très fort, d’un diamètre de 24,5 cm rabattu sur le feutre à une hauteur de 4,1 cm. Au bas du feutre, est cousu un bourdalou (ou bourdalou) en cuir de vache uni, de 2,3 cm de largeur, ayant sur le derrière une boucle en cuivre, avec son ardillon aussi en cuivre, sous cette boucle sera un gousset en veau simple, pour faciliter le jeu du bourdalou. Une visière en cuir fort de vache verni sera attachée au devant du schako, elle mesure 5,5 cm en dessous et 5,5 cm en dessus, elle fait le demi-cercle et sa rondeur est de 28 cm.

Au dedans du schako est placée une basane de 5 cm de hauteur, surmontée d'une toile écrue de 7,5 cm qui se termine dans le haut par un lacet.

Plaque (ou écusson) apposée sur le devant, elle est en laiton estampé représentant une aigle impériale couronnée tenant dans ses serres le fuseau de Jupiter posé sur un soubassement dont le centre est découpé du chiffre «24», et encadrée de deux têtes de lion, hauteur 13,6 cm, largeur 11 cm.

Cocarde placée au-dessus de la plaque, en cuir peint assujettie sur le feutre au moyen d’un point de laiton de chaque côté. Cette cocarde est aux trois couleurs, elle mesure 6,6 cm de diamètre. Le cercle blanc est en dehors, puis le rouge et le bleu au centre.

Sous la cocarde un gousset destiné à la houppette, attaché par une couture sur le feutre.

Jugulaires. De chaque côté du schako est placée une jugulaire, composée d’une lanière en basane double, sur laquelle sont montées 16 écailles en laiton découpées alternativement en deux ou trois festons, plus une quinzième, de forme circulaire, à l’extrémité. La première écaille a 3,5 cm de large, la seconde un peu moins et ainsi en diminuant jusqu’à la dernière qui a 2 cm. Toutes ces écailles sont arrêtées chacune par un fil de fer plat. La jugulaire est assujettie par une rosace, nommée dans le règlement de 1812 «gros bouton» de même métal que la jugulaire, ayant 4,1 cm de diamètre. Au milieu de ce «bouton» est frappée en relief une étoile à cinq branches et autour un seul filet estampé en relief. Au bout de chaque oreillon sera un cordon de fil, pour attacher la jugulaire sous le menton.

Pompon de laine violette de forme ronde, de 6,7 cm de diamètre. Il est placé sur le schako au-dessus de la cocarde.

 

D'après Bertrand Malvaux, antiquaire.(référence au 24ᵉ de ligne)

 

La peinture de ce shako sera uniquement effectuée à l'acrylique PA... Rien de mieux que d'avoir un exemple sous les yeux.

 


Les traces d'usure apparaissent clairement sur mes photos..... Autant tenter de le reproduire en peinture.

Pour le corps du shako, en feutre noir sera traité avec un noir mat+ vernis mat, avec un tapotage d'un vieux pinceau, de marron sable, pour simuler l'usure...... À l'inverse, je vais utiliser un noir brillant pour tout ce qui est cuir uni de vache.Pour la visière, un noir satiné rendra bien des services.

Les pièces métalliques, plaque de shako, jugulaires, après un passage de fumé acrylique, seront peintes avec une poudre de bronze eclador, or riche, mélangée avec un vernis approprié.(tentative ultérieure pour inscrire le chiffre 21......mais c'est tout petit !!!!!)

 

Représentant un fusilier d'une 2ᵉ compagnie, le pompon du shako sera de couleur bleu moyen.

 

Et c'est parti pour les différentes phases de peinture......


Début avec les différents noirs et les pièces métalliques.


La suite avec le pompon et la cocarde.

 

La brillance du pompon sera atténuée après un séjour de la pièce sous la lampe de bureau


En dernier ressort, un peu d'empoussiérage sera indispensable pour rendre crédible ce shako après la peinture intégrale de cette figurine.

Un peu de vie à venir pour ce fusilier, avec la peinture du visage.

 

Je vais pratiquer une peinture acrylique, pour ce visage et les mains.Je vais faire ressentir le froid à l'aide d'un mélange de teinte chair moyen de PA et d'un bleu mat.


L'écharpe, toujours peinte en acrylique, le sera dans des tons de rouge violacé foncé. Notre homme venant d'une région de l'est aura une chevelure de blond.....


Intéressons-nous maintenant au manteau capote.J'ai longuement hésité pour la couleur du tissus et finalement, j'ai opté pour un gris beige, suivant les indications de cette image.....

Ma référence de couleur sera le manteau indiqué par le 6, me permettant de varier les différentes teintes de capotes qui seront présentes sur mon diorama (on a vu que le bleu foncé était réservé à la GI).

Initialement, je désirais peindre ce manteau uniquement à l'acrylique, mais finalement, tirant trop sur un jaune non conforme, j'ai décidé de me servir de cette première approche en tant que teinte de base colorée.


 

Afin d'obtenir ma teinte grisée, j'augmenterai dans mon mélange de peinture à l'huile, la quantité de terre de cassel.Mon mélange sera composé de blc de t, de jaune, de sienne brulé, une pointe de vert...



L'effet de brillance disparaitra à la suite d'un séjour sous la lampe de bureau et le passage du médium mat à peindre de L&B

 

J'utilise un mélange de sienne brulée, terre de cassel et de vert pour accentuer l'effet des salissures.


 

Toujours sur le même principe, je continue la progression de la peinture avec le pantalon de route en m'inspirant des illustrations suivantes.

Un pantalon de tissu clair, blc cassé, ocre clair peint à l'huile



Après les salissures d'usage, je m"attaque aux chaussures, les bandes rajoutées autour de la cheville, ainsi que de la gourde coloquinte.

 

Il est très rare de retrouver des chaussures dans les charniers de soldats d'époque napoléonienne. Quelques exemplaires ont survécu à Vilnius (Retraite de Russie, fouille archéologique de 2002). Une pièce, presque complète, présentait encore l'empreinte du pied de son ancien propriétaire! Comme dans l'ensemble des pièces retrouvées, les clous en fer de cette chaussure étaient placés sur la bordure de la semelle et du talon. Le propriétaire d'un autre chaussure avait réalisé une semelle avec un morceau de feutre de chapeau pour isoler un peu mieux son pied du froid.
Selon l'arrêté du ministre de la Guerre du 4 brumaire an X, les souliers devaient être "en veau retourné, bordés en basane, la semelle extérieure en cuir fort à la jusée, garnis sur les bords, ainsi que le talon, d'une quantité suffisante de clous à tête ronde".
Les souliers réglementaires n'avaient ni pied gauche ni pied droit et n'existaient qu'en trois tailles: petite ( de 200 à 230 mm), moyenne (de 230 à 270 mm) et grande ( plus de 270 mm). Ils fermaient à l'aide d'un lacet ou bien, pour la tenue de société, avec une boucle métallique. Trois paires de souliers étaient fournies en première mise lors de l'incorporation. Une paire devait durer trois ans ou parcourir mille kilomètres. Hélas, des fournisseurs peu scrupuleux confectionnaient leurs chaussures en cuir de mauvaise qualité à tel point que certaines n'étaient pas plus solides que du carton...
Enfin, de nombreuses semelles nues ont été exhumées. Elles se trouvaient aux pieds des défunts et- fait très émouvant- présentaient, pour certaines d'entre elles, des empreintes. Dans la plupart des cas, des clous étaient placés sur la bordure de la chaussure et sur le talon mais il n'y avait pas d'uniformité dans leur positionnement ou leur nombre. Des traces de lacération dans la largeur de la semelle ont été découvertes. Peut-être ont-elles été faites pour assouplir la semelle ou pour éviter le glissement des pieds, humides de transpiration, dans les chaussures, durant la caniculaire marche sur Moscou!

 

La gourde coloquinte ou calebasse:

La calebasse, appelée également gourde, est une espèce végétale appartenant à la famille des « Cucurbitacées »… Les fruits de la calebasse servent à fabriquer des récipients. Il existe plusieurs variétés de calebasses, parmi lesquelles on peut citer : la calebasse de Corse, la calebasse siphon, la calebasse massue et la calebasse de pèlerin.

L’utilisation de cette plante comme récipient remonte à plus de 3 000 ans. C’est pour cette raison que l’on appelle aujourd'hui, la plupart des récipients utilisés pour consommer des boissons, calebasses.


Gourdes coloquintes 1er Empire

 

Ce qui nous donne, une fois la peinture appliquée.


 

Fusil et baïonnette sont peints à part, a l'acrylique PA.

 

Avant peinture, une protection de tissu est placée autour de la gâchette et du marteau.

 

Les fusils à silex, lorsqu'ils étaient déclenchés par le marteau, produisaient l'étincelle qui enflammait la poudre noire à canon.Ces types d'armes ont nécessité le rechargement manuel de leurs munitions après chaque tir.Les munitions insérées à travers la bouche du canon, consistaient en une poudre, la bourre et la balle.

 

 


 

On a déjà lu que l'homme de rang de l'infanterie de ligne ne portait pas de sabre-briquet et que sa baïonnette était suspendue au baudrier porte giberne, en buffle blanchi.


 

La giberne et le couvre giberne.

 

Le couvre giberne est un objet du petit équipement à la charge des hommes, mais répandu uniformément. Il peut être de toile écrue ou cirée.



 

Le havresac: ou une histoire de sac.

 

En 1812, par un de ces hasards de l’histoire, la vie du fantassin Français et même Européen va s’en trouver chamboulé !

 

De par l’astuce d’un simple soldat, la grande, déplorable pour certains, transformation de l’époque, fut celle du sac souple en sac rigide, à cadre inflexible !

 

La naissance du sac rigide se retrouve dans une anecdote fort curieuse :

 

 

 

En 1812, lors d’une revue, une jeune recrue, un petit débrouillard, nommé Chaudelet, un jour de revue, a l’idée de fixer 2 planchettes de bois à l’intérieur de son havresac qui, réglementairement, est souple à l’époque.

 

Il lui donne ainsi une forme qui, en le maintenant tendu, lui permet d’adhérer aux épaules.

 

Ainsi équipé, Chaudelet, prend sa place dans le rang avec l’air ravi du premier de la classe tout en gardant une petite pointe d’inquiétude.

 

Le capitaine, inspecte la compagnie avant l’arrivée du colonel, aperçoit ce sac de forme bizarre sur ce jeunot.

 

Aussitôt, la sanction tombe ! Soldat ! Aux arrêts !

 

Arrive alors le colonel qui contemple longuement l’aspect de ce sac sur le dos du jouvenceau. Un brin admiratif, il s’adresse alors à Chaudelet qui craint le pire !

 

Il lui dit alors :

 

 » – Vous viendrez me trouver après la revue avec votre sac.

 

– Mais, mon colonel, le capitaine vient de me mettre aux arrêts !

 

– Je lève la punition ! »

 

Tout heureux, le jeune soldat se rendit chez le colonel avec son fameux sac.

 

Le haut-gradé, examine l’objet avec attention, et, alors que le jeunot se demande ce qui va lui arriver, il voit son supérieur sourire tant il semble enchanté par le nouvel aspect du sac.

 

Il l’emporte avec lui et le confie au bureau d’études de l’armée qui en transforme 500 en de superbes sacs rigides.

 

Peu de temps après, le Département de la Guerre en adopte définitivement le modèle.

 

Petit-à-petit, le sac-à-dos rigide qui va s’imposer dans toutes les armées du globe !

 

Considérations sur cette origine

 

Extraits d’une controverse parue en 1907 dans les Revues d’Infanterie

 

Les réflexions que suggère cette origine ont été les suivantes :

 

  1. Le sac rigide a été imaginé par un pupille et non par un vieux soldat ayant fait campagne, ayant porté le chargement.
  2. Il a été créé pour une revue, c’est-à-dire pour se porter vide ou tout du moins allégé.
  3. Ce qui a séduit le colonel fut sa forme régulière et les côtés bien alignés de cette enveloppe.
  4. Ce havresac est un sac de parade ! Ce n’est nullement l’expérience d’un sac de campagne qui a servi à adopter cette forme, mais le souci d’obtenir un aspect régulier au dos du soldat.

 

Inventé en 1812, le nouveau havresac fut à peine essayé en campagne, sous l’Empire, sauf en 1843, où ceux des soldats qui l’utilisèrent s’en plaignirent vivement, regrettant le vieux sac lombaire souple. À Waterloo, les sacs de fantassins sont toujours du vieux modèle…

 

La Restauration, pendant de longues années de paix, qui suivirent l’écroulement du premier Empire, adopta le fameux sac rigide de peaux garnies de leurs poils et lui donna de grandes dimensions en hauteur et en largeur.

 

D'après Étude historique sur l'outillage

 

Notre homme porte donc un sac souple......


 

Après avoir passé le produit miracle pour matifier ce qui devait l'être, une petite mise en situation provisoire s'impose.....une éventuelle saynète qui pourrait s'intituler::"l'adieu au compagnon de route".....


 

Et c'est ainsi que s'achève l'histoire de notre "Marie-Louise.....ou pas !!!!"

 

suite